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LE TILAKA DE L’AMOUR.
V.

Quelque soient les hommes, qui par hasard voient sur un lotus quelque part un seul hoche-queue, ils s’imaginent tous, au plus haut point d’illusion, être à l’instant même un potentat fameux sur la terre : y a-t-il donc à s’étonner, enfant naïve, si, à la vue du couple des hoche-queues de tes yeux sur le nélumbo de ton visage, tous les amants sont fascinés par la magie des flèches de l’Amour !

VI.

Entre vite à la maison ! Ne reste pas dehors, ma belle ! C’est le moment calculé du temps, où l’astre aux rayons froids va subir une éclipse. Hélas ! Râhou peut-être, s’il voyait ta beauté si pure, abandonnerait la pleine-lune du ciel pour dévorer cette lune de ton visage !

VII.

La couche du plus suave onguent de musc ne s’est pas brisée dans le champ de tes joues ; le santal n’est pas tombé du globe de tes seins ; le collyre n’est point effacé, mon amie, autour de tes yeux : le fard, dont la noix