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LE TILAKA DE L’AMOUR.

voici que le soir est déjà venu ! Holà ! oh ! passant[1] ! viens dans notre maison !

XII.

Cette nuit est ténébreuse, épouvantable, chargée de sombres nuages ; les habitants de ce village, qu’infestent les voleurs, sont retenus chez eux par la crainte ; et voilà que mon époux, fatigué des peines de son métier, est déjà plongé dans le sommeil ; et moi, je suis à peine adolescente ; et moi, le frisson de l’amour fait trembler mon corps d’une extrême violence : aventureux amant, secoue donc le sommeil !

XIII.

Cette jeune enfant s’est faite chasseur, son beau sourcil s’est fait arc, ses piquantes œillades en sont devenues les flèches, et voici que mon cœur s’en est fait la gazelle !

  1. Le texte dit : pathika, « voyageur, » et, dans l’épigramme suivante : pântka, qui a la même signification. Mais il est évident que l’expression doit se prendre ici et là dans le sens figure, non au propre, et que, suivant l’esprit du poète, ces deux mots veulent dire : un passant, ou plutôt un homme, qui va par monts et par vaux, le jour et la nuit, soit à la recherche d’une aventure, soit à un lieu de rendez-vous.