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LE TILAKA DE L’AMOUR.

la fin tu as obtenu le bonheur d’assouvir tes baisers sur la liane des bras, le bouton des seins et les flancs de ta belle ; car on n’a pas de plaisir sans peine !

X.

Pourquoi, homme sans honte, pourquoi viens-tu baiser mon visage malgré toi, dirait-on, avec une telle pudeur ? Mets bas, perfide, mets bas ton vêtement ! Cesse, traître, cesse de frustrer mes désirs avec des serments ! Je suis lasse d’avoir épié ta venue dans cette nuit sans sommeil : viens enfin t’unir à celle, que tu aimes ! Une profusion de bouquets, dont les fleurs n’ont pas de miel, peut-elle causer du plaisir aux abeilles ?

XI.

Mon père voyage pour son commerce ; on n’a reçu même aucune nouvelle de lui ; ma mère s’en est allée chez son gendre dès le matin soigner sa fille en couches : je suis une enfant, toute nouvelle éclose en son adolescence[1], comment pourrai-je, seule rester la nuit chez nous ? Et

  1. Littéralement : puellula ego novd juventute ! Quomodo nostra in domo noctu standum erit ?