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chasse aux chevaux.

dressa d’un seul bond, puis resta immobile. Tout son corps tremblait, une sueur abondante couvrait son beau poil lustré.

Lewis, sans lui découvrir les yeux, dégagea ses naseaux, lui passa une corde autour du muffle pour l’empêcher de mordre, lui souffla à plusieurs reprises dans les narines en y appliquant sa bouche et continua ce même manège pendant près d’une demi-heure.

Peu à peu les muscles de l’animal perdirent leur raideur ; il baissait la tête, ses jambes fléchissaient et enfin il se coucha sur l’herbe ; il était vaincu.

Alors Lewis enleva le voile qui lui couvrait les yeux. La pauvre bête nous regardait avec étonnement, avec crainte, mais elle ne chercha pas à s’échapper, et quand Lewis la fit remettre sur pied, elle se laissa conduire jusqu’à l’arbre le plus voisin où elle fut attachée au moyen d’une longe assez longue pour lui permettre de paître ; mais elle garda ses entraves.

Nous nous assîmes à quelques pas et nous reprîmes en mangeant les forces dont nous avions besoin, car nous étions épuisés de fatigue, Lewis surtout, tant la résistance de notre captif avait été forte et énergique.