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chap. vii. — la cache.

Avant de partir pour retourner à l’endroit où nous avions laissé notre peau d’ours, Lewis insuffla encore les narines de notre cheval après lui avoir bandé les yeux. Cette fois, il se laissa faire sans difficulté et quand on lui rendit la vue, il était presque docile et marchait tranquillement entre nous deux qui par mesure de précaution le tenions des deux côtés par une corde.

On avait seulement allongé ses entraves pour lui rendre l’allure plus facile.

En approchant du rocher où s’était passé le drame sanglant dans lequel nous avions figuré, nous vîmes l’air obscurci par des nuées de vautours qui se précipitaient à l’envi sur le cadavre de l’ours, s’arrachant entre eux des lambeaux de chair qu’ils disputaient à une trentaine de loups.

C’était un vacarme horrible. Mais à notre arrivée tout rentra dans l’ordre. Un coup de fusil fit fuir tous ces maraudeurs qui du reste s’acharnaient sur des os presque entièrement dépouillés, car ils avaient été vite en besogne et l’on n’apercevait de l’ours que le squelette auquel tenaient encore quelques rares morceaux de viande à moitié déchirés.

Nous passâmes plusieurs jours dans cet en-