Page:Faucon - Le petit trappeur, 1875.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
chasse aux chevaux.

droit. Il fallait terminer l’éducation de notre cheval, ce qui n’était pas très-aisé, car il était d’un naturel plus farouche que ne le sont ordinairement les chevaux des prairies qui, une fois vaincus, s’accoutument facilement à l’obéissance, quittes à reprendre leur vie sauvage à la première chance de liberté. Ensuite Lewis voulut profiter de l’occasion et augmenter le nombre de ses fourrures puisque notre cheval pouvait nous servir à les transporter jusqu’à la cache. Aussi dès le matin Lewis partait à la recherche du gibier : je restais à notre campement à la garde de notre monture, de nos peaux et de nos provisions.

Nous étions établis dans une position commode et sûre, adossés à un rocher qui surplombait et entouré de grands arbres et d’épais buissons. Nous découvrions toute la plaine et il était impossible qu’un homme ou qu’un animal quelconque s’approchât de nous sans être aperçu. En cas d’attaque, la défense était facile ; aussi Lewis n’hésitait pas à me laisser seul, se reposant sur ma prudence et sur mon courage et prêt du reste à accourir au premier coup de fusil qu’il aurait entendu dans la direction du rocher.

Un matin nous fîmes nos préparatifs de dé-