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chap. ix. — combat. — perte d’un ami.

assurés qu’elles étaient en état, nous commençâmes à grimper le long du rocher auquel pendait l’arbre qui nous avait servi d’abri. Arrivés au sommet, nous explorâmes du regard le paysage que nous dominions et n’ayant rien aperçu de suspect, nous nous mîmes en route en descendant la pente du rocher qui allait rejoindre la rive.

Nous marchions depuis une heure en gardant un profond silence, quand arrivés à un endroit resserré entre un petit bois et la rivière, une vingtaine d’Indiens surgirent tout à coup du milieu des herbes et des roseaux en poussant des cris de joie et s’élancèrent sur nous.

Nous étions prêts à les recevoir et les deux premiers qui s’approchèrent tombèrent aussitôt frappés d’une balle dans la poitrine. À cette vue les Pieds-Noirs eurent un moment d’indécision ; nous en profitâmes pour gagner le bord de la rivière vers un endroit sablonneux et dégarni d’herbes. Là, la hache d’une main et nous protégeant mutuellement, nous rechargeâmes nos fusils.

Une pirogue était amarrée à peu de distance. Lewis me dit en anglais de m’en rapprocher pendant qu’il tiendrait nos ennemis en échec.