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wilhelm prisonnier.

J’obéis immédiatement, mais nous avions été devinés et un guerrier s’élança rapidement pour me couper le chemin.

Il n’y avait pas à hésiter, je courus droit à lui et avant qu’il eût pu se mettre en défense, un coup de hache l’avait renversé.

Sauter dans l’embarcation, en couper l’amarre fut l’affaire d’un instant et presque aussitôt Lewis entrant dans l’eau, m’avait rejoint. Une grêle de flèches tombait autour de nous, mais nous ne songions plus qu’à fuir.

Nous avions gagné le courant quand deux pirogues chargées de guerriers se détachèrent de l’autre rive et se dirigèrent droit sur nous. Les Indiens qui nous poursuivaient s’étaient jetés à la nage et en un instant nous fûmes entourés de tous côtés.

Nous combattions avec fureur sans espérance de salut, quand je vis mon pauvre Lewis atteint d’une flèche tomber dans la rivière et disparaître à mes yeux.

Le désespoir qui s’empara de moi, redoubla mes forces et ma rage : je ne voyais plus autour de moi et la résistance que rencontrait mon arme m’indiquait seule, que j’avais touché un de ceux qui m’assaillaient.