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DE LA NÉVROTOMIE PLANTAIRE

le mot est peut-être plus ou moins exact, car on sait que d’après les récentes expériences de MM. Arloing et Tripier, si on sectionne, par exemple, la branche principale du nerf plantaire du cheval au niveau du boulet et qu’on attende quelques minutes avant de pratiquer l’excitation, on voit qu’en pinçant le bout périphérique du nerf divisé, on amène de la douleur et souvent une douleur assez vive pour que l’animal relève le pied et l’écarte de sa position. Comment expliquer ce phénomène entièrement dû à ce qu’on a appelé la sensibilité récurrente ?

C’est par la méthode wallérienne ou de dégénérescence que MM. Arloing et Tripier sont arrivés tout récemment à résoudre cette question. Sur des nerfs sectionnés depuis un mois ou cinq semaines, on examine le bout central et le bout périphérique ; ce dernier est dégénéré, mais cependant renferme quelques fibres intactes. Le bout supérieur, au contraire, possède toutes ses fibres intactes, à l’exception de quelques-unes qui sont dégénérées. Or, d’après cela, il est très rationnel d’admettre que les excitations appliquées sur les fibres nerveuses intactes du bout périphérique se sont propagées sur les nerfs du côté opposé, car on rencontre sur ces nerfs quelques fibres dégénérées qui proviennent du nerf sectionné, comme les fibres intactes de celui-ci arrivent par les nerfs du côté opposé. Enfin le nombre des fibres intactes augmente à mesure qu’on se rapproche de la périphérie, et ces fibres au contraire n’existent plus à l’origine du nerf, mais aussi le nerf