Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Bien entendu, il ne suffît pas de connaître la définition de la méthode pour être capable de s’en servir utilement. 11 y faut, en outre, des aptitudes naturelles que l’expérience développe.

La compétence désigne ici une connaissance assez approfondie do la matière sur laquelle portent les recherches. Or, le chef le plus instruit ne peut pas être vraiment compétent dans toutos les questions d’ordre différent que soulève la direction d une grande entreprise.

Absorbés par la besogne courante et par les grosses questions qu’il faut régler sans retard, les chefs n’ont généralement pas le temps qu’il faut pour pouvoir se consacrer aux recherches de perfectionnement.

On peut admettre qu’ils ont la volonté de tenir l’entreprise au niveau du progrès et que l’entreprise met à leur disposition toutes les ressoiuxes financières nécessaires . Tel est l’ensemble de facteurs dont l’action doit être combinée pour arriver à la découverte d’un perfectionnement dans l’un quelconque des multiples organes matériels ou sociaux d’une grande entreprise.

Cette action doit se poursuivre sans cesse à tous les niveaux et dans toutes les parties de l’entreprise. Il faut donc que le chef (chef d’entreprise, chef de service, chef d’atelier) ait la volonté active et persistante du perfectionnement ; il faut aussi qu’il dispose du crédit nécessaire pour poursuivre les recherches utiles. Mais ne pouvant avoir ni tout le temps ni toutes les compétences qu’exigent ces recherches, il faut qu’il ait recours à un Etat-Major.

Dans une grande entreprise minière et métallurgique, par exemple, l’Etat-Major se manifeste autour de la direction générale par des spécialistes-conseils (métallurgistes, mineurs, constructeurs, architectes, électriciens, géologues, chimistes, juristes, comptables, etc.), les uns entièrement attachés à l’entreprise, d’autres ne lui donnant qu’une partie