Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/165

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Un autre danger à éviter est l’immixtion du contrôle dans la direction et l’exécution des services. Cet empiètement constitue la dualité de direction sous son aspect le plus redoutable : d’un côté, le contrôle irresponsable et cependant pourvu du pouvoir de nuire parfois dans de larges limites ; de l’autre, le service exécutif qui ne dispose que de faibles moyens de défense contre un contrôle malveillant. La tendance du contrôle à l’empiètement est assez fréquente surtout dans les très grandes affaires, et elle peut avoir les plus graves conséquences. Pour la combattre iT faut d’abord définir d’une manière aussi précise que possible les attributions du contrôle en indiquant bien les limites qu’il ne doit pas franchir ; il faut ensuite que l’autorité supérieure surveille l’usage que le contrôle fait de ses pouvoirs.

Connaissant le but et les conditions dans lesquelles doit s’exercer le contrôle nous pouvons en déduire que le bon contrôleur doit être compétent et impartial. La compétence du contrôleur n’a pas besoin de démonstration. Pour juger de la qualité d’un objet, de la valeur d’un procédé de fabrication, de la clarté des écritures, des moyens de commandement employés, il faut, évidemment, dans chaque cas, être pourvu de la compétence adéquate. L’impartialité repose sur une conscience droite et sur une complète indépendance du contrôleur vis-à-vis du contrôlé. Le contrôle est suspect quand le contrôleur dépend, à un degré quelconque, du contrôlé, et même seulement quand existent, entre les deux, des relations trop étroites d’intérêt, de parenté ou de camaraderie.

Telles sont les principales conditions que le contrôleur doit remplir ; elles comportent compétence, sentiment du devoir, indépendance du contrôlé, jugement et ta’fct.