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l’ingérence de plus en plus fréquente de l’Etat dans les questions ouvrières. Cependant l’établissement des conventions qui lient l’entreprise à ses agents et d’où découlent les modalités de la discipline, doit rester l'une des principales préoccupations des chefs d’entreprises.

L’intérêt de l’entreprise ne permet pas de négliger, contre les actes d’indiscipline, certaines sanctions susceptibles d’en empêcher ou d’en raréfier le retour. L’expérience et le tact du chef sont mis à l’épreuve dans le choix et le degré des sanctions usitées : remontrances, avertissements, amendes, mises à pied, rétrogradation, révocation. Il faut tenir compte des individus et du milieu.

En résumé, la discipline est le respect des conventions qui ont pour objets l’obéissance, l' assiduité, l'activité et les marques extérieures de respect.

Elle s’impose aux plus grands chefs comme aux agents les plus modestes.

Les moyens les plus efficaces pour l’établir et la maintenir sont :

1° De bons chefs à tous les degrés ; 2° Des conventions aussi claires et aussi équitables que possible ; 3° Des sanctions pénales judicieusement appliquées.

4° UNITÉ DE COMMANDEMENT

Pour une action quelconque, un agent ne doit recevoir des ordres que d’un seul chef.

Telle est la règle de « l’unité de commandement », règle d’une nécessité générale et continuelle, dont l’influence sur la marche des affaires est au moins égale, à mon avis, à celle de n’importe quel principe ; si elle est violée, l’autorité est atteinte, la discipline compromise, l’ordre troublé, la stabilité menacée… Cette règle me paraissant fondamentale je l’ai mise au rang des principes.