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CHRONOLOGIE. 6i

» la paix , Rome a fait des conquêtes que lui eût envié Rome V consacrée à Ja guerre 5 ces prodiges ne furent pas l’ouvrage » des passions humaines : les passions humaines ne servirent 5î qu’à les rendre plus éclatans , puisqu’elles se liguèrent )5 pour opposer de plus grands obstacles à l’exécution des » projets qu’elles avoient tant d’intérêt à traverser «. Disc. iurl’hist. , le gouv. etc. par le Cte. d’Albon. Ce passage do l’auteur moderne a beaucoup de rapport avec un autre beaucoup plus vieux. Ut cîvitas sacerdotalis et regîa ^ per sacrant heati Pétri sedem caput orbis effecta , latiàs praesideres reli— gione divinâ, quàm dominatione terrenâ. Quamvis enim mul" tis aucta victoriis jus imperii tui terra marique protuleris ; minus tamen est quodtibi hellicus labor subdidit, quàm quod. pax cliristiana subjecit. ( Leo , M. Serm. I. in nat. apost* Pétri et Pauli). Un auteur moins grave appliquoit à Rome chrétienne ces vers de Virgile :

Super et garamantas et Indot

Proferet imperium ; jacet extra sidcra tellus , Extra anni soUsqnc vîas ; ubi cœllfer Atlas Axem humero torquet stellis ardentibus aptum. AEneid. 1. 6.

Pour nous en tenir à ce qu’elle a fait dans ces derniers tems j sans parler de ces anciennes et magnifiques conquêtes , n’estce pas Rome , Rome seule , qui par ses missionnaires , par les secours et les moyens qu’elle leur donnoit, a réparé les tristes dégâts que les hérésies avoient faits dans les églises d’Europe ? N’est-ce pas Rome qui a formé de nouvelles chrétientés dans les trois parties du globe ; chrétientés florissantes et nombreuses , où l’on a vu revivre , avec la première vivacité de la foi 5 l’innocence des premières mœurs ? N’est-ce pas Rome , dont ies missions , pour me servir des paroles de M. de Bufïbn , ont forme’ p/us d’hommes dans les nations barbares , que les armées victorieuses des princes qui les ont subjuguées. ( Hist.’ nat. t. 3 , p. 5o6 ). Paroissez peuples ignorans , superstitieux , sanguinaires , antropophages , répandus dans tant de plages et d’isles lointaines de Pun et de l’autre hémisphère , dites-nous à qui vous devez la lumière qui est venue vous éclairer au sein des ténèbres , à qui vous avez l’obligation d’être chrétiens , d’être hommes ? A quel métropolitain de la Germanie devez-vous la reconnoissance d’un si grand bienfait î Hélas, en voyant la stérilité dont Dieu a frappé ces grands sièges , au milieu de tant de moyens de soutenir et de propager la foi , diroit-on qu’ils font partie de cet arbre, dont les branche»