Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

RECUEILS DE POÉSIES CllIlÉ'l`lENNES EN LATIN. 287 teur soucieux d’un but précis, c’est l`liumaniste qui a tenu la plume d’une main indulg·ente. La tendance chrétienne s`aceuse, 1nais 11,CSt pas encore exclusive. Le recueil, après les extraits de Calpurnius, d’Ausone et de Nemésien, contient les douze églogues de Pétrarque et les seize de Boccace, ces petits ouv1·ag·es auxquels les deux poetes avaient c1·u attacher une partie de leur gloire en y enfermunt si ingénieusement tant d’allusions contemporaines en des vers virgilicns. Puis viennent des « pastorales » empruntées ai tous les « poètes >> célèbres de la lin du xv" et du commencement du XVIC siecle. Ainsi défilent devant les lecteurs la plupart de ceux que Lilio Gyraldi vers la même époque passait en revue. Ce sont surtout ou avant tout les Italiens, depuis le « grand >> Pontano jusqu’a Baptiste Man- touan, ce Virgile de Yimprovisation dont les dix églogues avaient été traduites dans toutes les langues; depuis Sau- nazar et Vida jusqu`a ces poeme minorcs que Gyraldi avait si bien notés d’un mot : Codrus de Modene << ce grammai- rien auteur de poésies citm labcm sed absquc [venere >>; Janus Anysius, « poem faciles >>; Baptiste Fiera ou Fera, aux vers durs comme son nom 1 << omnmo hujus fera: catuli Zmrzmz tmembiles »; le Florentin Petrus Crinitus : <'< Quel dommage que sa muse n’emplisse pas l’esp1·it autant que les oreilles! >> enlin cet autre Italien devenu le « poum rcgius ct rcgwcus >> de la cour de France et l’un des propagateurs de la Renais- , sance, le maitre de Claude Budin‘, celui qui vivant fut jugé par Érasme avec tant de faveur et mort avec tant de sévé» _ rité, Fausto Andreliniî Nous ·retrouvons même dans le recueil d’©porin deux noms d’Italiens oubliés ou ignorés de Gyraldi : l’un est celui d’André Ammonio de Lucques, cet ami d’Èrasme, qui avait été le secrétaire de Henri VIII pour le latin;_ l’éditeur bûlois nous a conservé la seule piece qu`on puisse citer a l’appui de sa renommée. Ifautre, qui _ occupe une place d’honneur dans le recueil, avait p1·oba- blement ecliappé a Gyraldi parce qu’il a passé toute sa vie l. \'oir ei-dessus, p. 126, 133-13o. · · 2. Voir, dans le premier numéro de la \’z'e2·leljn/zr.•zscln·i/`I [hr 1(ullur und Lillcralw- der Ifmuiimnmre, une belle étude de M. I., Geiger sur 1*. Fausto Amlrelini, 1835.