Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans les cours étrangères, c’est Antoine Geraldini (le frère d’Alexandre, de ce théologien diplomate qui`, après avoir fait l’education de quatre p1·incesses devenues reines, fut le premier éveque de Saint-Domingue). Les douze églogues d’Antoine avaient attire l’attention des éditeurs de Bale (Winter, a la recommandation de Gilbert Cousin, les avait publiées ii part avant Oporin ‘) : c`était l’idéal de la poésie bucolique appliquée a la théologie. Après les Italiens, ce sont les poètes allemands qui tiennent le plus de place : les deux princes du genre sont Eobanus Hessus et Euricius Cordus.

Une jolie piece représentait l’auteur des Baisers, le seul peut-être de toute cette génération qui ait réussi devant la postérité à prouver qu’on peut être poète en latin, et il etait mort ât vingt-cinq ans : Jean Second.`

Quant aux Français, convenons-en, ils 11e brillent même pas par le nombre; et il est trop manifeste qu’Oporin n’a guère eu que ceux que Castellion lui a fournis, les versificateurs lyonnais dont nous avons déja parlé ’, Gilbert l)ucher,Jean Rainier, PhilibertGirinet, entin un poète niver- nais, Jean Arnoullet, auteur de trois églogues, la Foi, l’Es— rance et la Charité, et d`une élégie allégorique sur la mort du prince de Clèves.

Enfin la dernière pièce du recueil était inédite. C’est une églogue intitulée Siriltus “. Un berger de ce nom raconte a un de ses compagnons la nuit de la Nativité, l’étoile de Bethléem les chants des anres la visite ii la crèche et la beauté divine de l’enfant,

Qui tenebras noctis vultu radiante fugabat
Yultu quo posset depellere nubila cœlo ·
Et crudos animi subite sanare doloresl

1. Mopsus et Lyeidas y couversent longzuemeut de la Nativité de N0treSei,·zneur; puis ce sont les Trois Rois; puis Joseph et Marie cherchant Jésus qui enseigne ii la synagogue. puis la tentation du Christ. dont le titre donne la clef en ees termes z « Colloeutores, ./ams et Diabolus sub nomiuibus Jollz et Chrzronix », enün toutes les autres grandes scènes du ré cit évangélique, et, pour pousser plus loin l`etlorl.. un dialogue des douze apôtres dont chacun met en vers un article du Symbole qui porte leur nom; voici lc premier :

Prineipie Cephas surgens hic dieere cœpit :
« Esse Deum qui cuneta potest, qui cuucta ereavit
CODGÈCOP, Sülflmltqllû 0I`b€lD I’Hl.lUIIC I`Bg’8I|l.0lI\,
Ergo uni trinoque Deo sit fausta potestns! »

 Voir ci·dessus, p. 30 et suivantes.

3. Nom de berger dont j`iguore l`0rigine.