Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/229

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RAYMONDE, sur un ton de reproche indigné.

Tu bois ! Tu bois, maintenant ?

TOUS.

Oh !…

POCHE.

Quoi ? Quoi. « Je bois » ? En v’là un mot, pour trois ou quatre malheureux demi-setiers qu’on s’a distribués, histoire de se remettre les sangs… vous en auriez fait autant.

RAYMONDE, remontant.

Voilà ! Il est gris ! Il est complètement gris !

TOUS, scandalisés,

Oh !

POCHE, allant à la remorque de Raymonde.

Moi ? Ah ! mais dites donc !… Mais pas du tout !… Et vous savez, ma petite dame… !

RAYMONDE, l’écartant du geste.

Allez, allez, monsieur, allez cuver votre alcool ailleurs.

POCHE.

Quoi ?

TOURNEL.

Oh ! Toi ! Toi ! Victor-Emmanuel !

POCHE, dans le nez de Tournel.

Poche d’abord ! Poche ! (Il appuie sur le P. de chaque Poche de façon à envoyer une bouffée de son haleine dans le visage de Tournel.)

TOURNEL, incommodé par son haleine d’alcoolique, le repoussant des deux mains.

Eh ! Poche ! Poche, si tu veux !…