Giboulette et essayant de les séparer.) Voyons, madame… (Reconnaissant Pervenche.) Ma femme !
Pervenche. — Mon mari !
Elle se sauve par le fond.
Philomèle, au fond à droite. — Hein !
Alfred. — Ah ! mon Dieu ! (Se retournant et se trouvant nez à nez avec Giboulette.) Ma femme !
Giboulette. — Mon mari !
Elle se sauve par le fond.
Philomèle. — Encore !
Alfred. — Mes deux femmes !… filons !…
Il se précipite à gauche.
Philomèle, le suivant. — Alfred !… veux-tu m’expliquer !… Alfred !… Alfred !…
Elle entre à gauche.
Scène XIV
Paturon, Gigolet, puis Alfred, puis Philomèle
Paturon n° 1, Gigolet n° 2, descendant en scène. — Ah çà ! qu’est-ce que ça veut dire ?
Ils se regardent un instant en silence et éclatent de rire.
Paturon et Gigolet. — Ah ! ah ! quelle aventure !
Paturon. — Et dire que nous allions être assez bêtes pour aller sur le terrain en leur honneur !
Gigolet. — Vous savez, ça n’a jamais été une femme du monde.
Paturon. — Mais la mienne non plus !
Tous les deux ensemble. — Oh ! sommes-nous bêtes !
Alfred, entrant de gauche avec Philomèle. Il porte une petite soupière en argent qu’il dépose sur la servante, au fond. — Elles ne sont plus ici.
Paturon. — Ah ! çà ! qu’est-ce qui vous a pris de filer comme ça ?
Philomèle, descendant en scène au n° 1. — Oh ! oui ! demandez-lui, monsieur.
Paturon, n° 3. — Tu connais donc Giboulette ?
Gigolet, n° 4. — Tu connais donc Pervenche ?
Alfred, descendant au n° 2. — Hélas ! messieurs, ce sont mes deux femmes !
Paturon et Gigolet. — Oh ! mon pauvre Alfred !
Ils remontent.
Philomèle. — Mais, sacripant ! pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu étais deux fois divorcé ?
Alfred. — Ah ! c’est que tu es tellement jalouse !… je me suis dit : elle sera moins jalouse d’un passé mort, que d’un passé vivant !
Philomèle. — Grande bête ! au contraire… Je me disais : il est veuf ! ça ne prouve pas qu’il l’ait désiré ; mais du moment que tu es divorcé, c’est que tu l’as bien voulu ! Alors je n’ai pas à être jalouse !
Elle va au fond à la servante.