Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/225

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Bois-d’Enghien, reprenant l’éventail sur la banquette.

Ah ! là ! là !… Et dire que j’ai été assez bête pour donner dans ses suicides !… Avec un éventail ! Ah ! là ! là ! (Il a rentré l’éventail dans le canon et posé le pistolet sur le siège de droite.) Enfin, j’aurai la paix maintenant. (Il est à l’extrême droite et va pour rentrer chez lui ; à ce moment, la fenêtre de son cabinet de toilette s’ouvre brusquement, un courant d’air s’établit et la porte se referme violemment. Il s’est précipité pour l’empêcher, mais il arrive juste à temps pour recevoir la porte sur le nez.) Oh ! allons bon ! ma porte qui s’est fermée !… (Appelant et frappant à la porte.) Ouvrez ! ouvrez !… Ah ! mon Dieu… Personne ! ma clé qui est sur la toilette… et Jean qui est dehors… (Ne sachant où donner de la tête.) Mais je ne peux pas rester sur le palier dans cette tenue !… Que faire ?… mon Dieu ! que faire ? (Appelant dans la cage de l’escalier.) Concierge, concierge !

Bouzin, après avoir frappé à la porte du fond du cabinet de toilette, passant timidement la tête.

Vous ne m’avez pas oublié, Monsieur de Bois-d’Enghien ?… Hein ? personne… Comment, il est parti ? (Voyant la fenêtre ouverte, il la referme.)

Bois-d’Enghien, effondré sur la banquette.

Ah ! mon Dieu !… Et dire qu’il y a une noce dans la maison !

Bouzin.

Ma foi, je n’ai qu’une chose à faire, je reviendrai. (Il se dirige pour sortir vers la porte sur le palier.)

Bois-d’Enghien.

Oh ! si je sonnais… Bouzin entendrait peut-être. (Il va à droite et sonne sans interruption.)