Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/240

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Bouzin.

Voilà, voilà, Monsieur Bois-d’Enghien ! (Il lui donne son pantalon.)

Bois-d’Enghien, prenant le pantalon.

Merci !… Votre veste, à présent ! (Il braque à nouveau son pistolet.)

Bouzin, navré.

Hein ?… Mais, Monsieur, qu’est-ce qui me restera ?

Bois-d’Enghien.

Il vous restera votre gilet… Allons, vite, votre veste !

Bouzin, donnant sa veste.

Oui, Monsieur Bois-d’Enghien, Oui !

Bois-d’Enghien.

Merci !

Bouzin, piteux contre la cloison, tenant son chapeau des deux mains contre son ventre pour dissimuler sa honte.

Oh ! pourquoi ai-je mis les pieds ici ! (Bois-d’Enghien, pendant ce temps, est allé s’asseoir sur la banquette, avec les vêtements, a posé son pistolet à sa droite et enfile le pantalon de Bouzin. Une fois les deux jambes passées, il se lève et va à droite achever de se boutonner, en tournant le dos aux spectateurs. Bouzin, apercevant le pistolet déposé par Bois-d’Enghien sur la banquette, sa figure s’éclaire et mettant son chapeau.) Oh ! le revolver ! (Il va jusqu’à lui à pas de loup et s’en empare. Cela fait, après avoir assuré son chapeau d’une petite tape de la main, il s’avance, l’air vainqueur, le chapeau sur l’oreille et, avec un geste plein de promesses ; indiquant Bois-d’Enghien.) À nous deux, maintenant, mon gaillard ! (À Bois-d’Enghien, en dissimulant son revolver, et, avec un ton gracieux, comme l’autre avait fait précédemment.)… Monsieur Bois-d’Enghien ?