Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/68

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Lucette, dans la même position et langoureusement.

Vois-tu, voilà comme je suis bien !

Bois-d’Enghien, à part.

Ah ! bien ! pas moi, par exemple !

Lucette, même jeu.

Je voudrais rester comme ça pendant vingt ans !… et toi ?

Bois-d’Enghien.

Tu sais, vingt ans, c’est long !

Lucette.

Je te dirais : « Mon nan-nan ! » ; tu me répondrais : « Ma Lulu !… » et la vie s’écoulerait.

Bois-d’Enghien, à part.

Ce serait récréatif !

Lucette, se remettant sur son séant, ce qui permet à Bois-d’Enghien de se redresser.

Malheureusement, ce n’est pas possible ! (Elle se lève, fait le tour du canapé, puis avec élan, à Bois-d’Enghien.) Tu m’aimes ?

Bois-d’Enghien.

Je t’adore !

Lucette.

Ah ! chéri, va ! (Elle remonte au-dessus du canapé.)

Bois-d’Enghien, à part.

Pristi ! que c’est mal engagé !