Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AMÉLIE.

Alors, je t’ai dit : « Ça va pas ! Je ne pourrai jamais monter mon escalier dans cet état ! »

MARCEL, navré.

Oui !… Et moi, je t’ai répondu : « Passons chez moi… J’offre l’ammoniaque !… »

AMÉLIE.

L’ammoniaque, oui !

MARCEL.

Oh ! parole imprudente !

AMÉLIE.

D’autant que t’as jamais pu le trouver, l’ammoniaque !…

MARCEL.

Jamais !

AMÉLIE.

et qu’on l’a remplacé par du champagne !

MARCEL, tristement, prenant machinalement la bouteille vide sur la table de nuit.

Ce qui n’a pas dû produire le même effet.

Il va s’affaler sur le canapé, la tête basse, les deux coudes sur les genoux, sa bouteille entre les jambes, tenue par le goulot.
AMÉLIE.

Non ! Car après ça, plus rien ! L’obscurité noire !

MARCEL, qui a fait culbuter sa bouteille entre ses main, la tenant dès lors le goulot vers la terre.

Le néant !… (Répétant tristement en balançant mollement