Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/381

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la ruelle non loin du pied du lit. — Un temps. — Soudain venant de droite du cabinet de toilette le prince parait, toujours dans la même tenue ; il a ramené les bords de son chapeau sur son nez et pris les pans de sa cravate dans son chapeau pour en couvrir son visage ; il s’avance, la tête penchée sur l’épaule droite.

LE PRINCE.

C’est bien ! me voici.

MARCEL.

Constatez, je vous prie, le déshabillé de monsieur !

LE PRINCE, du tac au tac.

Permettez ! C’est monsieur qui m’a jeté mes vêtements par la fenêtre.

LE COMMISSAIRE, presque sous le nez du prince et sur un ton brutal et cassant.

S’il les a jetés, c’est sans doute que vous ne les aviez pas sur vous !… Votre nom ?

Il redescend un peu à gauche.
LE PRINCE.

Impossible !… Je voyage incognito !

LE COMMISSAIRE, croyant qu’on se moque de lui et sur le ton d’un homme qui ne supporters pas la plaisanterie.

Quoi ?

MARCEL.

Il suffit ! Monsieur est Son Altesse Royale le prince Nicolas de Palestrie !

LE COMMISSAIRE, avec un sursaut en arrière.

Hein ?

Instinctivement il se découvre.