Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/380

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de madame !… (Prenant en main sa robe de mariée sur le coin du campé.) et sa robe de mariée encore là, toute chaude !

Il repose la robe sur le pied du lit.
LE COMMISSAIRE, décontenancé et hésitant.

C’est… vrai, madame ?

MARCEL, au-dessus du canapé.

Oserez-vous nier ?

AMÉLIE.

Ah ! ma foi, tu as raison ! Autant le divorce qu’un ménage dans ces conditions-là. (S’asseyant sur le canapé une jambe sur l’autre et sur un ton de bravade.) Eh ! bien, oui, monsieur ! c’est vrai.

Le commissaire s’incline en écartant les bras, devant l’aveu.
MARCEL, triomphant.

Enfin !

LE COMMISSAIRE.

Et… votre complice ?

AMÉLIE, indiquant d’un geste indifférent par-dessus son épaule, le cabinet de toilette.

Là ! dans le cabinet de toilette !… (À part, avec désinvolture, pendant que le commissaire remonte vers le cabinet.) Après tout, avec un prince !…

Elle fait claquer sa langue.
LE COMMISSAIRE, qui a remis son chapeau sur la tête, tout en remontant vers le cabinet de toilette. En poussant la porte.

Sortez, monsieur ! nous savons que vous êtes là.

Il redescend à gauche, tandis que Marcel s’écarte un peu dans