qualifierait mon dévouement d’absurde, me conjurerait de ne pas m’y abandonner et courrait chez ma mère pour la prévenir de ma folie.
Et cela il ne le fallait à aucun prix.
Cependant, ce jour-là, j’allai chez elle pour changer mes idées. Elle saurait trouver une promenade intéressante pour occuper mon imagination.
Elle me salua d’un enthousiaste :
— Bonjour, ma petite fille !
— Chère grande amie, je ne vous dérange pas ?
— Jamais, mon enfant… Vous venez pour vous promener ?… Je sortais justement.
— Une visite à des pierres ?
— Oui, au temple de Diane.
— Ah ! qu’est-ce que vous allez voir là ?… Il n’y a presque plus rien.
— Pour les esprits curieux, il y a toujours quelque chose… J’aime les vieilles pierres, et je suis toujours peinée, quand j’examine cette construction, de voir combien elle est malmenée par le temps… Savez-vous qu’elle était peut-être plus élégante que la Maison-Carrée ? Oh ! ce style grec, quelle merveille ! Quand je vais voir ce temple de Diane, je le reconstitue en imagination et je suis ravie de mon œuvre.
— Combien vous êtes amusante !
— Tant mieux, mon enfant…
Nous sortîmes. D’un pas cadencé, nous allions, comme si nous partions vers quelque conquête nécessaire. Quand nous parvînmes au jardin, mon amie me dit :