aperçu, et les gens du pays redoutent également de le rencontrer. Son habillement suffit pour effrayer ceux qui n’y sont pas accoutumés. On l’appelle l’Homme de la Montagne, à cause des promenades qu’il y fait pendant la nuit, et je crois qu’on n’a pas moins peur de lui, que du diable. Oh, il entreroit dans une terrible colère s’il vous trouvoit ici.
— De grace, dit Partridge, ne fâchons pas ce monsieur-là. Je suis prêt à me remettre en marche, et n’ai jamais eu plus chaud de ma vie. Partons pour l’amour de Dieu, partons, mon cher maître. Voyez-vous sur la cheminée ces pistolets ? Ils sont chargés peut-être, et qui sait ce qu’il pourroit en faire ?
— Ne crains rien, Partridge, dit Jones, je saurai te garantir de tout danger.
— Oh quant à cela, répartit la vieille, vous n’avez rien à craindre. Mon maître ne fait de mal à personne. S’il a des armes chez lui, c’est pour sa propre sûreté. Sa maison a déjà soutenu plus d’un siége, et une de ces nuits dernières nous avons cru entendre des voleurs rôder à l’entour. Pour moi, je me suis souvent étonnée que quelque brigand ne l’ait point assassiné dans ses courses nocturnes ; mais, comme je vous le disois, on a peur de lui, et puis on pense, je le