Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 3.djvu/182

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de son rang. Aussitôt que la mort du petit animal, qui avoit mis tant de monde en campagne, eut terminé la chasse, nos gentilshommes s’abordèrent et se firent les compliments d’usage, entre gens comme il faut. Leur conversation fut assez amusante, nous la rapporterons peut-être un jour dans un appendice, ou quelque autre part ; mais attendu qu’elle est tout-à-fait étrangère à cette histoire, nous ne jugeons pas à propos de la placer ici. Elle se termina par une seconde chasse, et celle-ci, par une invitation à dîner. Après le repas, on fit un assaut de santés. M. Western ne le soutint pas long-temps, et s’endormit profondément. Il étoit, ce soir-là, hors d’état de tenir tête à son hôte, aussi bien qu’au ministre Supple. L’extrême fatigue de corps et d’esprit qu’il avoit essuyée doit lui servir d’excuse, et sauver sa réputation de bon buveur. Dès la troisième bouteille, il fut ivre mort. On ne se pressa point de le porter au lit. Cependant le ministre, croyant pouvoir le considérer dès lors comme absent, informa l’autre gentilhomme de tout ce qui concernoit Sophie, et le pria de joindre le lendemain ses efforts aux siens pour engager M. Western à retourner chez lui.

Au point du jour, l’écuyer n’eut pas plus tôt les yeux ouverts, qu’ayant cuvé sa boisson de la veille, il demanda celle du matin. En même