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— Je vais vous prouver le contraire en deux mots, répartit le clerc de procureur. Si un père meurt saisi d’un droit, m’entendez-vous ? saisi d’un droit, ce droit ne passe-t-il pas à son fils ? et la couronne n’est-elle pas un droit qui se transmet comme un autre ?

— Mais a-t-il le droit de nous faire papistes ? dit l’hôte.

— Bannissez cette crainte, répliqua Partridge. Monsieur, que voici, vient de prouver l’existence du droit d’une manière aussi claire que le jour. Quant à la religion, il n’en est nullement question. Les papistes eux-mêmes n’ont l’espoir d’aucun changement. Un prêtre papiste, très-honnête homme, et que je connois beaucoup, me l’a dit.

— Je tiens la même chose d’un autre prêtre de ma connoissance, ajouta l’hôtesse ; mais mon mari a toujours tant de frayeur des papistes ! j’en sais un grand nombre qui sont de braves gens et qui ne regardent pas à la dépense ; et j’ai toujours eu pour maxime que l’argent d’un homme étoit aussi bon que celui d’un autre.

— Vous avez bien raison, madame, dit le joueur de marionnettes. Peu m’importe quelle religion domine, pourvu que ce ne soit pas celle des presbytériens ; car ils sont ennemis des marionnettes.