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engagé que dans la crainte qu’on ne nous accusât de vouloir fournir des armes à la plus pernicieuse doctrine, que la fourberie sacerdotale ait jamais osé soutenir.

Revenons maintenant à Jones. Quand l’orage fut passé, il prit congé de sa majesté bohémienne, après l’avoir remerciée mille fois de son obligeante hospitalité, et se remit en route pour Coventry. Comme il faisoit encore nuit, le monarque chargea un de ses sujets de lui servir de guide, afin de le préserver d’une nouvelle méprise. Par une suite de la première, il fit onze milles, au lieu de six, et presque toujours dans des chemins si affreux, qu’il eût été impossible d’y trotter, même pour aller chercher une sage-femme dans le cas le plus urgent. De cette façon, il n’arriva que vers midi à Coventry. La difficulté de s’y procurer des chevaux ne lui permit d’en repartir qu’au bout de deux heures. Le garçon d’écurie et le postillon n’étoient pas à moitié aussi pressés que lui. Ils imitoient l’inaction de Partridge. Le pédagogue, privé de l’aliment du sommeil, saisissoit toutes les occasions d’y suppléer par quelque autre nourriture. Jamais il n’étoit plus content qu’au moment où il mettoit le pied dans une auberge, ni plus fâché que lorsqu’il étoit forcé d’en sortir.

Jones voyageoit maintenant en poste. Nous le