Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 3.djvu/262

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suivrons, selon notre coutume et d’après les règles de Longin, de la même manière. Il alla de Coventry à Daventry, de Daventry à Stratford, et de Stratford à Dunstable où il arriva le lendemain sur le midi, quelques heures après le départ de Sophie. Il fut obligé d’y rester plus long-temps qu’il ne vouloit, grace à la lenteur du maréchal, occupé à ferrer le cheval qui lui étoit destiné. Malgré ce retard, il espéroit rejoindre Sophie à St.-Albans, où il supposoit, avec assez de raison, que le lord s’arrêteroit pour dîner ; et en effet il l’y auroit trouvée, si sa conjecture eût été juste. Mais, par malheur, le lord, qui vouloit dîner à Londres, avoit demandé des chevaux de relais à St.-Albans pour accélérer sa marche. Jones apprit en y arrivant que son carrosse en étoit parti depuis deux heures.

Quand les chevaux de poste auroient été prêts, ce qui n’étoit pas, il n’y avoit aucun espoir de rattraper la voiture avant Londres ; Partridge crut que c’étoit le moment de rappeler à son ami, par un pur sentiment d’intérêt, une petite circonstance qui sembloit tout-à-fait sortie de sa mémoire, c’est que depuis la rencontre du guide de Sophie, il n’avoit mangé qu’un œuf poché ; car son esprit seul s’étoit nourri dans la grange des bohémiens.

Dès que l’hôte entendit Partridge prononcer