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tresse, il reviendroit dans l’après-midi, et qu’il espéroit alors être plus heureux. Le ton insinuant dont il prononça ces mots, joint à l’agrément de ses manières, fit impression sur la femme de chambre. Elle ne put s’empêcher de lui répondre : « Revenez ce soir, monsieur, peut-être verrez-vous madame ; » et elle n’oublia rien pour engager sa maîtresse à recevoir la visite du beau jeune homme : c’est ainsi qu’elle l’appela.

Jones s’imagina que Sophie étoit avec sa cousine, et qu’elle refusoit de le voir par ressentiment de ce qui s’étoit passé à Upton. En conséquence, il chargea Partridge de lui chercher un logement, et demeura tout le jour dans la rue, l’œil fixé sur la porte de la maison où il croyoit que son amante étoit cachée ; mais il n’en vit sortir personne, excepté un domestique. Il se présenta de nouveau dans la soirée chez mistress Fitz-Patrick, qui daigna enfin le recevoir.

Il y a un certain air de noblesse naturelle que l’habit ne peut ni donner, ni ôter. Cet avantage, que Jones possédoit au suprême degré, lui valut un accueil plus favorable que la simplicité de son habillement ne lui permettoit de l’espérer. Après qu’il eut offert ses hommages à la dame, elle l’invita à s’asseoir.

Nous croyons le lecteur peu curieux des détails d’une entrevue qui répondit mal à l’attente