Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 3.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce jeune homme par des conseils, que de supplier un papillon de ne pas aller se brûler à la chandelle.

Si le lecteur veut bien se souvenir que Sophie avoit connu lady Bellaston chez sa tante Western, lorsque sa cousine y demeuroit avec elle, nous n’aurons pas besoin de lui dire que mistress Fitz-Patrick devoit aussi la connoître. L’une et l’autre étoient d’ailleurs ses parentes éloignées.

Tout bien pesé et bien considéré, mistress Fitz-Patrick résolut d’aller le lendemain de bonne heure chez lady Bellaston, de tâcher de la voir à l’insu de Sophie, et de lui conter l’affaire. Elle ne doutoit pas que cette dame prudente qui s’étoit souvent moquée, en sa présence, de l’amour romanesque et des mariages d’inclination, ne partageât son sentiment sur la passion de sa cousine, et ne l’aidât de tout son pouvoir à la traverser.

En conséquence, dès qu’il fit jour, elle s’habilla à la hâte, et au mépris de l’usage et des convenances, elle se rendit à une heure indue chez lady Bellaston, près de qui elle fut introduite sans que Sophie en eût le moindre soupçon ; car notre héroïne, quoique éveillée, étoit encore au lit, et sa fidèle Honora couchée dans la même chambre qu’elle, dormoit d’un profond somme.

Mistress Fitz-Patrick commença par se con-