Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 3.djvu/360

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pour le réclamer. C’est un grand bonheur, monsieur, dit-elle ensuite à Jones, que vous ayez découvert à qui appartenoit le billet.

— Il étoit, répondit Jones, renfermé dans le portefeuille où le nom de mademoiselle se trouvoit écrit.

— C’est bien heureux, reprit lady Bellaston. Ce qui ne le paroît pas moins, c’est que vous ayez su que miss Western logeoit chez moi ; car elle est très-peu connue dans cette ville. »

Jones avoit enfin surmonté tout-à-fait son embarras. Il crut l’occasion favorable pour répondre indirectement à la question que lui adressoit Sophie, au moment où lady Bellaston étoit entrée. « Vraiment, madame, dit-il, ce fut par le plus grand hasard du monde que je fis cette découverte. L’autre jour, au bal masqué, je parlois à une dame du portefeuille que j’avois trouvé, et je lui nommois la personne à qui il appartenoit. Cette dame me dit qu’elle croyoit savoir où je pourrois voir miss Western, et que si je voulois passer chez elle le lendemain matin, elle me le diroit. Je m’y rendis ; mais elle étoit sortie. Ce n’est que ce matin que j’ai pu la trouver. Elle m’a donné votre adresse, je suis venu, j’ai pris la liberté de demander milady, j’ai dit qu’il étoit question d’une affaire très-importante, un domestique m’a conduit dans ce salon, et je ne fai-