Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/347

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tingale ne fut pas plus tôt instruit de l’action du garde-chasse, qu’il se récria contre son improbité avec plus de chaleur que n’avoit fait l’honnête et juste Allworthy.

Celui-ci pria Nightingale de garder l’argent et le secret jusqu’à nouvel ordre, et s’il revoyoit le drôle, de ne point lui parler de la découverte qu’il avoit faite. À son retour, il trouva mistress Miller profondément affligée d’un entretien qu’elle venoit d’avoir avec son gendre. M. Allworthy l’informa d’un air riant qu’il apportoit d’excellentes nouvelles, et lui annonça, sans plus de préambule, qu’il avoit déterminé M. Nightingale à voir son fils. Il se flattoit, lui dit-il, d’opérer entre eux une parfaite réconciliation, malgré le redoublement d’humeur que causoit au père un autre événement du même genre arrivé dans sa famille : c’étoit la fuite de sa nièce. M. Allworthy lui en raconta les détails qu’il tenoit du vieux Nightingale, et qu’elle ignoroit encore, ainsi que son gendre.

On doit bien penser que mistress Miller fut aussi satisfaite que reconnoissante de l’heureux succès de la démarche de M. Allworthy. Cependant elle avoit tant d’amitié pour Jones, que nous ne saurions dire si la peine qu’elle éprouvoit à son sujet ne l’emporta pas sur le plaisir d’apprendre une si bonne nouvelle. On pourroit