Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/350

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assez délicate, on feroit bien de la soumettre aux gens de loi. Il alloit, ajouta-t-il, se trouver à une réunion d’avocats pour les affaires de M. Western, et si M. Allworthy le jugeoit à propos, il leur proposeroit la difficulté. M. Allworthy y consentit.

En ce moment, mistress Miller revint. « Excusez-moi, je vous prie, monsieur, dit-elle, je vous croyois seul.

— Entrez, madame, répondit M. Allworthy ; l’affaire qui m’occupoit est terminée. » Dowling étant sorti, mistress Miller présenta à son hôte le jeune Nightingale qui venoit le remercier du service signalé qu’il lui avoit rendu. Mais à peine eut-il ouvert la bouche, que la bonne femme, dans son impatience, lui coupa la parole. « Monsieur, dit-elle, mon gendre nous apporte des nouvelles excellentes pour le pauvre M. Jones. Le gentilhomme blessé est hors de tout danger, et déclare que c’est lui qui a été l’agresseur. Assurément, monsieur, vous ne voudriez pas que M. Jones fût un lâche. Si j’étois homme, et qu’un insolent osât me frapper, je mettrois aussitôt l’épée à la main. Allons, mon cher ami, contez vous-même, contez tout à M. Allworthy. »

Nightingale confirma ce que sa belle-mère avoit dit, et fit un grand éloge de Jones. Il ne