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gentilhomme qui savoit très-bien à quel scélérat j’avois affaire. C’est de sa bouche que j’ai appris qui étoit M. Jones ; et si j’en crois ce dernier, cet homme qu’on appelle Dowling est votre procureur. Il s’obstinoit à me taire son nom ; un hasard singulier me l’a appris. La seconde fois qu’il est venu chez moi, Partridge l’y a rencontré, et l’a reconnu pour l’avoir vu autrefois a Salisbury.

— Et ce Dowling, reprit M. Allworthy d’un air étonné, vous a dit que je vous aiderois à soutenir le procès ?

— Non, monsieur, je ne veux pas l’accuser injustement. Il m’a dit que quelqu’un m’aideroit, mais sans me nommer personne. C’est moi, monsieur, daignez me pardonner, qui ai jugé, d’après les circonstances, que ce devoit être vous.

— Et moi, madame, les circonstances me prouvent trop clairement que c’est un autre. Bon Dieu, par quels moyens merveilleux se découvre quelquefois la plus noire et la plus profonde scélératesse ! Oserois-je vous prier, madame, de rester ici jusqu’à l’arrivée de l’homme dont vous venez de parler ? Je l’attends de minute en minute. Peut-être même est-il déjà dans la maison. »

M. Allworthy alloit appeler un domestique, lorsque entra, non M. Dowling, mais le personnage qu’on verra figurer dans le chapitre suivant.