Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les auroit portés en ligne de compte, comme un surcroît de dot. Mais je conviens, à sa louange, qu’il n’en a pas dit un mot, quoique assurément ce soient des avantages qui ne déprécient point une femme.

— Je vous proteste, monsieur, qu’elle les possède dans un degré éminent. Quant à moi, je craignois, je l’avoue, que vous n’eussiez peu de goût, peu d’empressement pour ce mariage. On m’avoit dit que vous n’aviez jamais vu la jeune personne : c’est pourquoi je venois vous prier, vous conjurer, au nom du bonheur de votre fils, de ne point mettre obstacle à son union avec une jeune personne douée de toutes les rares qualités dont je vous ai parlé, et de beaucoup d’autres encore.

— Si c’est là, monsieur, l’affaire qui vous amène, mon fils et moi nous vous en sommes fort obligés. Vous pouvez être parfaitement tranquille. Je vous donne ma parole, que l’article de la fortune ne me laisse rien à désirer.

— Monsieur, vous redoublez mon estime, ma vénération pour vous. Se montrer si facile, si désintéressé sur ce point, c’est à la fois la marque d’un jugement sain, et d’une ame élevée.

— Pas si désintéressé, jeune homme, pas si désintéressé.

— Vous me paroissez toujours de plus en plus