Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/111

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peines, propice au salut, écartant toute dissipation ; je veux m’y consacrer toujours.

39, Délivré de tout autre souci, l’esprit concentré sur ma pensée, je m’efforcerai de la rendre attentive et docile.

40. L’amour est une source de malheur en ce monde et dans l’autre : dans cette vie, la prison, la mort, les mutilations ; dans l’autre vie, l’enfer.

41-43. Vois ces os ! Pour eux, tu as fait bien des courbettes aux entremetteurs et aux entremetteuses ; tu as accumulé sans compter les péchés et les mépris, risqué jusqu’à ta vie et dissipé ta fortune. Quand tu les embrassais, tu te sentais au comble de la félicité. Eh bien ! les voilà, ces os ; ce sont bien eux et non d’autres ; ils sont maintenant indépendants et sans maître. Tu peux les embrasser à ton aise : eh quoi ! tu n’en es pas ravi ?

44-46. Ce visage qui se baissait pudiquement et qu’on avait peine à faire lever, qu’un voile cachait aux yeux mêmes qui l’avaient déjà vu comme à ceux qui l’ignoraient encore, les vautours, plaignant ta peine, s’occupent maintenant à le dévoiler. Regarde-le ! Eh bien ! tu fuis ? Lui que tu protégeais avec tant de soin contre les regards des autres, on le mange maintenant. Allons, jaloux ! Tu ne le défends pas ?

47. Tu as vu cette masse de chair dévorée par les vautours et les autres bêtes : c’est leur proie