Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/114

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qu’une profonde horreur, comment, le connaissant tel qu’il est, peux-tu y prendre plaisir ?

65. S’il répand une bonne odeur, c’est du santal qu’elle provient. Pourquoi s’attacher à un objet à cause d’un parfum étranger ?

66. Si le corps naturellement fétide n’excite pas la passion, n’est-ce pas tant mieux ? Pourquoi les hommes, épris de ce qui leur nuit, l’oignent-ils de parfums ?

67. Qu’est-ce que cela fait au corps que le santal ait une bonne odeur ? Pourquoi s’attacher à un objet à cause d’une odeur étrangère ?

68. Si le corps est souillé de taches et de boue, avec les cheveux et les ongles longs, les dents jaunes et malpropres, il est repoussant de sa nature.

69. Pourquoi donc le préparer avec soin, comme une épée pour se frapper ? La terre est pleine de fous qui ne sont appliqués qu’à se duper eux-mêmes.

70. La vue de quelques squelettes dans le charnier te répugne ; et tu te plais au village plein de squelettes ambulants !

71. Et ce corps impur, on ne l’obtient pas sans argent ; c’est pour cela qu’on s’impose la fatigue de gagner et les tourments de l’enfer.

72. L’enfant n’est pas capable de gagner. Qu’aura le jeune homme pour ses plaisirs ? La jeunesse se