Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/115

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passe à la poursuite du gain. Devenu vieux, que faire des plaisirs ?

73. Les uns, pleins de vils appétits, travaillent tout le jour à des besognes épuisantes et, rentrant chez eux le soir, s’étendent sur leur couche comme des morts.

74. D’autres partent en guerre, s’imposent les douleurs de l’absence et, pendant des années, ne voient pas leurs femmes et leurs enfants, pour lesquels ils travaillent.

75. Ce pour quoi ils se vendent, aveuglés par le désir, cela même ils ne l’obtiennent pas. Leur vie s’écoule inutile au service d’autrui.

76. D’autres se sont vendus à des maîtres qui leur imposent des voyages continuels. Leurs femmes accouchent dans la jungle et les lieux déserts.

77. D’autres, pour vivre, se jettent dans les combats au risque de leur vie. Ils cherchent la gloire et trouvent l’esclavage, malheureux aveuglés par le désir !

78. D’autres, par suite de leurs convoitises, sont tranchés, empalés, brûlés, tués à coups de lance.

79. Le soin de la gagner et de la conserver, le chagrin de la perdre font de la fortune une immense infortune, sache-le bien ! Ceux dont l’âme est attachée aux richesses, sont distraits et hors d’état de se délivrer des souffrances de la vie.