Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/141

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64-65a. Ce qui a pour nature de percevoir le son, comment percevrait-il la forme ? Le même homme est, il est vrai, imaginé comme père et fils, mais non au point de vue de la vérité vraie.

Si vous n’admettez en réalité que les trois Guṇas, il n’y a ni père ni fils.

65b-66a — Quand le moi est en train de percevoir le son, sa nature de perception visuelle ne se constate pas. C’est en effet par une autre nature qu’il perçoit la forme : il est momentané, comme un acteur qui change de rôle.

66b. — Donc, selon vous, c’est bien le même moi qui perçoit, mais il a une autre nature. Voilà une unité sans précédent !

67. Direz-vous que cette « autre nature » est irréelle ? Alors dites-nous quelle est sa nature réelle. Est-ce sa faculté de connaître ? Alors tous les hommes sont une seule et même chose !

68. Et même il faudra admettre l’unité des êtres conscients et inconscients, puisqu’ils ont en commun l’existence. Si les différences spécifiques sont déclarées irréelles, quel est le support de l’identité ?

Contre le Nyâya.69. Le moi n’est pas inconscient par naturelle inconscience, comme une étoffe, etc. — Il est conscient, dira-t-on, par suite de son union avec la conscience. — Alors dès qu’il est privé de conscience, il est détruit !

70. Vous répliquez que le moi est immuable.