Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/143

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77. — Le but de qui, puisque l’individu n’existe pas ? — Il est vrai que l’effort procède de l’illusion ; mais, comme elle a pour but l’apaisement de la douleur, l’illusion du but n’est pas interdite.

78. Le sentiment du moi, au contraire, est cause de douleur et s’accroît par l’illusion du moi ; et comme il ne peut être aboli autrement, il faut cultiver l’idée de l’inexistence du moi.

Contre le Hînayâna.79-80. Le corps n’est pas les pieds, les jambes, les cuisses, les hanches, le ventre, le dos, la poitrine, les bras, les mains, les côtés, les aisselles, les épaules, le cou, la tête. Qu’est-ce que le corps ?

81. Si le corps se trouve partiellement dans tous les membres, ce sont des parties qui se trouvent dans des parties : mais le corps lui-même, où est-il ?

82. Et s’il se trouve tout entier dans chaque membre, il y aura autant de corps qu’il y a de membres.

83. Le corps n’est ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Comment serait-il dans les membres ? Il n’est pas non plus en dehors des membres. Comment donc existe-t-il ?

84. Donc il n’y a pas de corps. Mais, par suite d’une illusion, l’idée de corps est attribuée aux membres par une sorte d’implication, comme celle d’homme à un poteau.

85. Tant que dure une certaine réunion de