Page:Fléchier - Les grands jours d'Auvergne en 1665, 1856.djvu/477

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pliant pria pour lors ledit Chandorat de s’informer d’un habil homme pour ladite opération, qui luy indiqua le nommé Charbonnier, chirurgien, lequel ayant esté trouvé capable par Roux Favier, l’un des médecins qui avoient consulté le mal de cet cniant, ledit Chandorat escrivit au suppliant que ledit chirurgien attendoit ses ordres, sur quoy ledit suppliant l’envoya chercher. Estant arrivé, et ayant visité l’ouverture qui estoit au bas ventre de l’enfant, fut d’advis de tenter encore quelques remèdes pour le consolider, et qu’il croyoit que l’on pourroit le guérir de cette manière, à quoy le suppliant respondit qu’il avoit plus de croyance à trois habiles médecins, dont il luy fit voir les ordonnances qu’à un seul chirurgien, et qu’il ne s’agissoit que de suivre leurs advis, ce qu’il fit si heureusement que ledit enfant fut guéry dans quinze jours, et jouit présentement d’une parfaite santé dans la maison du suppliant où il a toujours esté. Cependant les mesmes tesmoings qui ont été ouys sur l’information dudit Boyer de Massiac ont déposé par ouy dire que le suppliant, par un effet de jalousie, avoit fait faire ladite opération dans le dessein que cet enfant ne peust point avoir de successeur, le croyant issu du fait dudit Lagarde ; Qu’en l’année 1657, le suppliant revenant de la campagne et estant à mille pas de Massiac, il aperçut cinq ou six paysans qui prenoient du bois dans un bûcher de valeur de six cens livres qui luy appartenoit, et dont on avoit déjà dérobé plus de la moitié, le suppliant commanda à quelques-uns de ses gens qui estoient avec luy d’aller vers ces paysans pour tâcher de les reconnoistre et en apprendre le nom pour qu’il en peust faire informer ; mais lesdits paysans voyant venir à eux les gens du suppliant à cheval prirent la fuite dans les vignes ; cependant le suppliant s’advança luy-méme vers ledit bûcher, où il trouva encore une paysanne qui prenoit dudit bois, à laquelle il demanda le nom de ses complices et le sien ; ce que cette fille refusa de dire. Le suppliant, pour la conservation de son bien, crut qu’il debvoit la mettre entre les mains de la justice ; dans cette pensée, il l’obligea de le suivre jusques dans Massiac, où estant arrivé, le suppliant envoya chercher le juge de Massiac pour la luy remettre entre les mains et faire informer dudit vol, dont ledit juge s’estant excusé, disant qu’il estoit trop tard pour faire une procédure judiciaire, le suppliant commanda aux servantes de sa maison de prendre soing de cette fille et de la