Page:Fléchier - Les grands jours d'Auvergne en 1665, 1856.djvu/478

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garder jusques au lendemain, qu’il pourroit aprendre la vérité du fait ; dans ce mesme temps, les gens du suppliant arrivèrent et luy raportèrent que desdits paysans qu’il avoit veu dérober son bois, ils n’en avoient pu joindre aucuns, ni reconnoistre que le nommé Charpinel dit Devèze, père de cette fille, lequel, quoyque coupable, ne laissa pas de venir dans sa maison luy demander sa fille ; la présence duquel ayant augmenté le chagrin du suppliant, il commanda qu’on le mist en prison pour avoir, parce moyen, quelque satisfaction du tort qu’on luy avoit fait ; ce que ladite fille ayant apris, prist le party de faire demander grâce au suppliant pour tascher de procurer la liberté de son père et la sienne ; dans ce mesme temps, le suppliant ayant passé dans la chambre des servantes avec lesquelles estoit ladite fille, elle se jeta aux pieds du suppliant, le priant de luy vouloir pardonner et à son père ; ce qu’il luy accorda, à condition qu’elle luy nommeroit tous les complices de ce vol, ce qu’elle fit ; et le lendemain elle se retira chez elle avec son père, où ils demeurèrent ensemble quatre ou cinq années sans croire d’avoir seulement lieu de se plaindre dudit suppliant, lequel ayant esté assez malheureux pour que ses justiciables mesmes de Massiac fissent entre eux un scindicq de communauté contre luy pour le perdre à l’occasion de l’affaire de Boyer, et ledit Devèze qui devoit au suppliant plus que la valeur de son bien, et qui avoit signé l’acte fait par ladite communauté par devant nottaires, et par ce moyen, devenu sa partie, voulut achever de le perdre pour luy oster les moyens de se faire payer des sommes qu’il luy devoit, s’advisa malicieusement, plus de quatre ou cinq années après, de joindre sa plainte à celle qu’il suggéra à sa fille contre le suppliant, disant qu’il avoit couché avec elle contre son gré, à quoy les mesmes personnes qui suscitoient telles dépositions ont fait adjouster par quelques-uns un ouy dire touchant ce fait, ce qui leur a servy de lieu commun dans toutes les autres dépositions que leur hayne a dictées contre le suppliant ; Qu’en l’année 1663, un gentilhomme des voisins du suppliant l’estant venu voir en sa maison de Massiac, le fils d’un hostellier chez lequel ledit gentilhomme estoit logé le querella dans sa chambre à l’heure de minuit, et luy tira un coup de pistollet dont ledit suppliant fit informer, et nonobstant l’information qui en fut faite, ledit jeune homme auquel il avoit fait dire de se retirer, s’estant présenté devant luy, le suppliant lui