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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/156

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CAMPBELL. L’ATMOSPHÈRE DE MARS.

semblable, ce qui est une condition très importante. En un mot, les spectres ont été comparés dans une variété de conditions, mais dans des circonstances toujours identiques pour les deux astres. Les raies atmosphériques et de la vapeur d’eau ont été vues et sur Mars et sur la Lune, décroissant d’intensité au fur et à mesure que ces astres s’élevaient dans le ciel, et les raies de la vapeur aqueuse variant d’intensité avec la quantité d’humidité présente dans notre atmosphère. Le spectre de Mars a paru identique à celui de la Lune sous tous les points de vue.

De plus, plusieurs fois, lorsque la hauteur de la planète était grande, j’ai examiné les groupes de lignes en question, surtout α, afin de déterminer si les extrémités des lignes qui correspondent au limbe de la planète étaient plus marquées que leur milieu, correspondant au centre du disque. Les lignes paraissaient toujours être d’une intensité uniforme, du moins en ce qui nous permettait d’estimer l’intensité variable des différentes parties du disque.

L’intensité des bandes principales, α par exemple, était considérablement plus grande lorsque la Lune ou Mars étaient à 30° au-dessus de l’horizon que lorsqu’ils étaient à 55°. L’épaisseur relative de notre atmosphère traversée par les rayons, lorsque les astres étaient à des hauteurs de 30° et 55°, était comme 2 : à 1,22, Si les rayons de lumière de l’un des astres, Mars par exemple, passent à travers une épaisseur unité de notre atmosphère, et les rayons de la Lune à travers une unité et demie, l’intensité de α dans le spectre du second est certainement plus grande que dans le spectre du premier. Une différence de 25 pour 100 dans la longueur des trajectoires traversées par les rayons des deux astres amenait une différence appréciable dans l’intensité de leurs bandes α. La précision de l’observation est grandement accrue par la présence de plusieurs lignes métalliques voisines, que l’on peut prendre comme points de comparaison. Les résultats de ces observations peuvent être énoncés ainsi qu’il suit :

Les spectres de Mars et de la Lune, observés avec tous ces soins minutieux, se montrent identiques à tous les points de vue. Les bandes atmosphériques et de la vapeur d’eau observées dans les deux spectres paraissent produites entièrement par les éléments de l’atmosphère de la Terre. Ainsi ces observations ne donnent aucune indication d’une atmosphère martienne contenant de la vapeur d’eau.

Le même astronome est revenu sur le même sujet dans l’étude suivante.

clxxix.Campbell. L’Atmosphère de Mars[1].

M. Campbell discute les conditions de cette atmosphère.

Pour étudier l’atmosphère de la planète Mars, il importe de considérer plusieurs faits importants et de les coordonner.

  1. Publications of the Astronomical Society of the Pacific, t. VI, 1894, p. 273.