M. Stoney a énoncé une ingénieuse théorie pour expliquer l’absence d’atmosphère sur la Lune, et comment une petite planète peut perdre petit à petit son atmosphère. Sa théorie est basée sur la théorie dynamique des gaz, acceptée par tout le monde[1]. D’après cette théorie, tous les atomes ou molécules formant un gaz sont en mouvement constant et violent. Les petites particules volent avec une rapidité formidable, dépassant, en certains cas, la vitesse de balles de fusil. S’il n’y avait pas d’empêchement, les particules voleraient toujours, et le gaz serait en conséquence dissipé et perdu. Dans le cas de l’atmosphère d’une planète, la pesanteur est la force qui contrôle les vitesses des particules et les empêche de s’enfuir dans l’espace. Les plus grosses planètes attirent leurs atmosphères plus fortement que les petites planètes, et les gaz lourds sont plus fortement attirés que les gaz légers. M. Stoney a supposé que les vitesses maxima des atomes d’hydrogène, azote et oxygène sont si grandes que, si ces gaz ont jamais existé sur la Lune, la pesanteur de la Lune serait trop faible pour vaincre ces vitesses. Les particules s’envoleraient une à une dans l’espace extérieur pour ne jamais revenir. Il admet que l’on peut ainsi expliquer l’absence d’atmosphère sur la Lune. De tous les gaz, l’hydrogène est le plus léger, et ses atomes volent avec une vitesse supérieure à celle de tous les autres. M. Stoney a trouvé que, s’il existait de l’hydrogène libre dans notre atmosphère, l’attraction ne serait pas capable de l’y maintenir. L’hydrogène libre se serait enfui, atome par atome, dans l’espace extérieur. Il est ensuite arrivé à la conclusion que notre oxygène et notre azote sont trop lourds pour s’enfuir. Maintenant, Mars est intermédiaire en masse entre la Terre et la Lune. Si tous les constituants de l’atmosphère lunaire ont pu échapper à son attraction, et si de l’hydrogène libre a pu échapper à la pesanteur terrestre, il est probable que
- ↑ La théorie cinétique des gaz n’est encore qu’une ingénieuse hypothèse, non démontrée, et à laquelle de savants physiciens refusent la valeur d’une réalité.