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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/191

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LA PLANÈTE MARS.

dernières oppositions avec la carte de Schiaparelli. Au voisinage du pôle Sud, cet astronome a noté seulement quatre régions claires dont trois sont teintées en orange comme les autres parties claires de la planète ; la quatrième est blanche comme la tache polaire. Voici les positions de ces quatre régions :

  Longitudes.  Latitudes,
Argyre II
148° à 170° −64° à −72°
Thyle I
140° à 186° −55° à −71°
Thyle II
194° à 243° −56° à −73°
Novissima Thyle
315° à 332° −68° à −75°

La comparaison des deux Tableaux montre que les taches et les projections brillantes observées en 1892 et 1894 sont situées dans les quatre zones brillantes de Schiaparelli ; à leur surface, où tout au moins sur une partie de celle-ci, l’évanouissement des blancheurs polaires est le plus retardé. Sur notre terre, nous sommes habitués à voir la neige s’attarder de préférence dans les régions montagneuses. S’il est permis de raisonner par analogie, ce qui n’est peut-être pas autorisé, on est conduit à penser que les quatre régions brillantes indiquées par Schiaparelli sont montagneuses, au moins sur une partie de leur surface.

Cet article est accompagné de neuf dessins de la planète reproduits ci-dessus (fig. 135). Ils sont placés dans l’ordre des longitudes. On voit que la calotte de neige se présente sur une longitude voisine de celle de la Baie du Méridien. Sur celle de la mer du Sablier elle est invisible.

clxxxix.Dessins de Mars en 1894 à l’Observatoire Lick.

Restons encore à l’Observatoire Lick.

M. Holden a publié, sans explications, au Bulletin de la Société astronomique du Pacifique de 1895, p. 130, les quatre croquis reproduits ici (fig. 136), représentant la calotte polaire et les protubérances qui se détachent du terminateur, plus un dessin du Lac du Soleil, pris dans d’excellentes conditions le 3 octobre 1894, révisé et complété le 11 du même mois. On trouvera ce dessin du Lac du Soleil un peu plus loin, au Chapitre CXCI, consacré spécialement à cette région, et on le comparera avec intérêt à celui que nous avons publié plus haut, p. 111, de la même époque à peu près, par M. Lowell. Quant aux croquis du pôle, les deux premiers nous intéressent par le sillon a qui traversait la neige le 12 juin, et les deux derniers par la position de la projection ressortant du terminateur le 26 juin. L’auteur a traité spécialement ce sujet dans l’article suivant.