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DE GUSTAVE FLAUBERT.

écrire ; je l’étrennerai en t’écrivant. Ça portera bonheur à tout ce que j’y écrirai par la suite.

Adieu ma chérie, je pose ma tête sur ta poitrine, et je m’endors.


141. À EMMANUEL VASSE.
16 septembre 1846.

Merci, mon cher ami, de ton envoi. Il m’est arrivé en bon état ; j’espère te le restituer de même. Avant la fin d’octobre, bien sûr, j’aurai fini ces deux bouquins. Quant à ceux que tu peux me prêter encore et que tu m’offres avec une générosité digne d’un gouvernement français, je remets cela à ton obligeance et à ta science. Je m’occupe un peu de l’Orient pour le quart d’heure, non dans un but scientifique, mais tout pittoresque ; je recherche la couleur, la poésie, ce qui est sonore, ce qui est chaud, ce qui est beau. J’ai lu la Bagavad-Gitâ, le Nala, un grand travail de Burnouf sur le Bouddhisme, les hymnes du Rig-Véda, les lois de Manou, le Koran, et quelques livres chinois ; voilà tout. Si tu peux me dénicher quelque recueil de poésies ou de vaudevilles plus ou moins facétieux, composés par des Arabes, des Indiens, des Perses, des Malais, des Japonais ou autres, tu peux me l’envoyer. Si tu connais quelque bon travail (revue des livres) sur les religions ou les philosophies de l’Orient, indique-le-moi. Tu vois que le champ est vaste. Mais on trouve encore bien moins qu’on ne le croit ; il faut lire beaucoup pour arriver à un résultat nul.