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CORRESPONDANCE

Ta tante Achille ne me dit pas quel jour elle viendra à Paris avec son époux. J’ai reçu hier douze bouteilles de vin de Vouvray : c’est un cadeau de ce brave Maisiat auquel je suis très sensible. J’ai eu hier dix personnes à la fois dans mes salons, et j’ai été le soir chez la princesse Mathilde, qui est toujours fort aimable. J’attends Monseigneur ; nous allons travailler cet après-midi ensemble, après quoi j’irai au dîner de Magny. Je n’ai aucun projet ni engagement pour le reste de la semaine.

Théo m’a dit qu’il allait se mettre à l’opéra de Salammbô, chose que je crois fort peu. Voilà toutes les nouvelles. Tu me reproches, mon bibi, de ne pas t’écrire de longues lettres ; mais que veux-tu que je te dise, vous écrivant tous les jours ? J’ai bien envie de voir ta bonne petite mine fraîche et de la bécoter.

Ton vieux.

Les Bichons, que j’ai vus hier pour la première fois, se sont beaucoup informés de ta peinture.


771. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, samedi, 9 h et demie du matin
[5 décembre 1863].

Oui, mon Caro, 9 heures et demie du matin ! Monsieur est levé, bottiné, vêtu et prêt à se mettre en course. Hier matin, j’ai fini, tout à fait fini la féerie. Ma table est brossée et il y a un gros caillou