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CORRESPONDANCE

jolie tête ? Quel goût dans l’ensemble ! J’adore cette chemise blanche, et les fleurs et le béret ! Tout cela est plein de lumière, de style, de charme et de rêveries.

Eh bien, et nos amis les de Goncourt ? Comme vous avez été brave, mardi dernier ! Toute la littérature doit vous en être reconnaissante !

C’est en arrivant de Compiègne que vous recevrez ce billet. Aussi je vous présente mes hommages, dès votre retour chez vous, Princesse ! Et je me mets à vos pieds en vous priant de croire que je suis

Votre très respectueux et sincèrement affectionné serviteur,

G. Flaubert.

831. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Nuit de samedi [décembre 1865].

Votre Altesse m’ayant permis de lui demander quelquefois de ses nouvelles, c’est ce que je fais, aujourd’hui, Princesse, en vous priant de m’envoyer un peu de votre écriture.

Voilà un bien mauvais temps pour votre atelier, et vos toiles, par ces tristes lumières, doivent rester sur le chevalet.

Mais je doute que les jours de Paris soient aussi abominables que les nuits de Croisset. Le vent, la pluie, la grêle, « tous les éléments sont déchaînés », comme disent les poètes tragiques ; et je passe des heures qui manquent de gaieté. Surtout quand je pense à la rue de Courcelles, ce qui souvent arrive. Le temps, du reste, n’est pas aux hu-