Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
DE GUSTAVE FLAUBERT.

Il serait moins long, Princesse, si je recevais tous les jours, des billets comme celui de ce matin. Car je ne saurais être mieux « occupé » qu’à vous lire, bien que vous en disiez.

Au milieu de ma vie solitaire, ma pensée, souvent, me porte vers la rue de Courcelles ou Saint-Gratien ! Je m’y précipiterai en personne dès que je pourrai m’arracher d’ici.

En attendant cet honneur-là — qui est aussi un plaisir — je vous prie de me permettre de vous baiser les mains, en vous assurant, Madame et Princesse, que je suis

Votre très humble et dévoué

G. Flaubert.

830. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, mardi soir [1865].

Comment remercier Votre Altesse de son beau cadeau ? Car elle est là !… Je l’ai enfin, cette aquarelle tant cherchée par les gares de Rouen.

Je viens de l’accrocher à mon mur, devant ma table, entre un buste de ma sœur par Pradier et un masque d’Henri IV, en chère et illustre compagnie comme vous voyez.

Étant un pauvre connaisseur en peinture, mes compliments doivent être médiocrement agréables à un artiste comme vous, Princesse. Je m’abstiens donc de tout éloge sur cette œuvre, craignant d’en faire de maladroits.

Cependant, permettez-moi de vous dire qu’elle m’a paru charmante. Où avez-vous trouvé cette